EOL comment amèner les jeunes à demander l’entrée à l’ècole ? Comment se fait l’entrée de l’IOM dans l’Ècole ?

1 - C’est une issue à la stagnation... 2 - Il faut faire un saut... 3 - À quels jeunes nous adressons-nous aujourd’hui ?...

26 avril 2024

1 – C’est une issue à la stagnation...

Alejandra Glaze*

A l’EOL, il y a une particularité qui est que les jeunes insistent pour frapper à la porte d’entrée, c’est-à-dire que nous avons un grand nombre de jeunes autour de nous qui essaient d’entrer dans l’École. Il y a quelques années, peu avant la pandémie, j’étais responsable de la Commission d’Admission de l’EOL et il était frappant de voir le nombre de jeunes, et même de moins jeunes, qui insistaient année après année pour demander leur admission à l’École. Les plus conséquents avec la cause insistent et continuent d’insister, et les autres, peut-être, suivent leur chemin ailleurs. Le problème était donc de savoir qui choisir parmi ce grand nombre de candidats. Il me semble intéressant de travailler avec eux sur le concept d’École, afin qu’ils puissent saisir l’importance du dispositif École face à l’avancée des discours antagonistes à la psychanalyse, tels que les TCC, la neurolinguistique et même les nouvelles politiques mondiales qui vont de pair avec le réductionnisme neuroscientifique. Peut-être qu’au cours de ces deux années, ils pourront expérimenter, disons, ce qu’est l’appartenance à l’École.

A l’époque où j’étais au secrétariat des Admissions, de nombreux membres de l’IOM, des personnes qui participaient très activement à l’IOM, ont même posé leur demande d’admission à l’École, et ce que nous avons constaté, et il me semble que cela fait la différence avec la situation actuelle, c’est qu’ils ne formulaient pas clairement leur demande et qu’il était clair qu’ils cherchaient davantage à obtenir un certain prestige dans leur ville ou à s’identifier à d’autres personnes qui avaient déjà transmis leur candidature et, de plus, dans une relation très directe avec l’universitaire.

*Du Directoire adjoint IOM

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Silvia Salman+

Dans le document sur la Politique Jeunesse rédigé par la présidente de l’AMP, Christiane Alberti, dans un des points, elle se demande quelle est la racine du problème des jeunes dans les Écoles et y répond en indiquant qu’elle se trouve dans notre pratique d’admission. Je voudrais donc y ajouter quelque chose qui pour moi était aussi un paradoxe à l’époque, c’est que nous étions très exigeants dans nos critères d’admission. A un moment donné, j’ai été confrontée à ce paradoxe parce que si les jeunes s’adressaient à l’École parce qu’ils voulaient que leur formation vienne de l’École, comment se fait-il que nous ayons exigé tant de choses pour entrer à l’École ? Un paradoxe a ainsi été créé et, en effet, beaucoup d’entre eux ont été laissés de côté pour cette raison. Il me semble qu’aujourd’hui, où le plus central est d’être en l’analyse et en contrôle, les choses sont posées différemment. Il est vrai que ces deux années sous condition permettent de s’investir dans l’École, alors qu’auparavant il s’agissait plutôt d’une barrière, de quelque chose à traverser. À ce stade, l’expérience d’École est davantage liée à l’expérience analytique qu’au respect de certaines règles.

Toute la transformation qui a lieu aujourd’hui à l’IOM, l’Institut Oscar Masotta, l’Institut qui fait exister la psychanalyse dans tous les endroits d’Argentine où il n’y a pas d’École, c’est de pouvoir amener tout ce qui était l’IOM à l’École sous différentes formes, selon les lieux, les Délégations, les Antennes ou les cercles de Cartels. Cela signifie effectivement que les jeunes sont beaucoup plus proches de l’École et non plus de l’Institut. Je pense que ce qui a été constaté, c’est une stagnation de l’IOM, nous sommes passés par l’IOM 1 au moment de sa création, puis l’IOM 2, qui a subi quelques transformations. Ce qui se passe maintenant, c’est vraiment un avant et un après, que tout cela devienne l’École, c’est vraiment un avant et un après et c’est une issue à la stagnation.

*Du Conseil institutionel IOM

2 – Il faut faire un saut...

Graciela Brodsky*

Merci pour vos questions Angelina, c’est un plaisir. Les jeunes sont dans la cité, ils sont dans les hôpitaux, à l’Université, dans les réseaux, je ne pense pas qu’il faille aller les chercher, il faut plutôt présenter l’EOL, l’École, la psychanalyse, le Champ freudien comme quelque chose d’intéressant, comme quelque chose de désirable. Bref, il faut savoir montrer ce que l’on peut offrir aux jeunes qui terminent leur cursus, qui commencent leur formation et qui ont besoin d’outils pour se former, pour travailler, pour savoir quoi faire avec leurs patients, et c’est à eux que s’adresse la Nouvelle Politique Jeunesse. Elle ne s’adresse pas aux psychanalystes installés, elle s’adresse à ceux qui veulent être psychanalystes et pour vouloir être psychanalyste il faut pouvoir éveiller le désir de psychanalyse, et je pense que c’est la fonction de l’École, de l’ICdeBA, du Master et de nous tous, chaque fois que nous prenons la parole, où que nous soyons, dans l’espace public, dans la cité. Rendre la psychanalyse désirable, si nous en tenons compte, les jeunes vont venir; si nous présentons un discours fermé, compliqué, éloigné des besoins de travail et de formation des jeunes, nous allons vieillir, c’est sûr.

A l’époque où je me suis formée, la psychanalyse était la chose la plus intéressante, la plus excitante pour les médecins et les psychologues. Cela a changé progressivement. Au fur et à mesure, les psychiatres se sont éloignés de la psychanalyse et sont entrés dans une clinique très marquée par le discours médical, par l’offre des laboratoires, vers lesquels on se tourne en cas de besoin. Vous m’avez également demandé comment l’IOM était entrée dans l’École. L’IOM a été créé pour être dans des endroits en Argentine où il n’y avait pas de Sections de l’École. Là où il y avait des sections de l’École, par exemple à Buenos Aires, il y a l’ICdeBA comme lieu de formation. À Cordoba, il y a le CIEC. Le travail de l’Institut de formation a un plafond et l’IOM a été inséré là où il n’y avait pas d’École, mais il n’y aura jamais d’École, il faut faire le saut parce que sinon les choses n’avanceront pas. Il est temps de faire le saut vers l’École et c’est ce à quoi nous travaillons. Ce n’est pas facile, mais nous allons y arriver.

*(directrice du master en clinique psychanalytique à Universidade Nacional San Martin,et directrice del Instituto Clinico de Buenos Aires (ICBA).

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3 – À quels jeunes nous adressons-nous aujourd’hui ?

Fabián Naparstek*

En ce qui concerne la question des jeunes, sur laquelle nous travaillons depuis un certain temps, sur la base de la proposition de Jacques-Alain Miller, l’une des questions qui me semble très importante est : Comment pensons-nous aux jeunes d’aujourd’hui? Comment pensons-nous aux jeunes auxquels nous nous adressons ? En général, quand on pense aux jeunes, on se réfère à sa propre jeunesse, mais il n’est pas évident que notre jeunesse soit la jeunesse d’aujourd’hui. L’une des questions qui me semble centrale est : Qu’est-ce qui préoccupe les jeunes récemment diplômés, les psychologues, les psychiatres qui se consacrent au monde psy et à qui nous pouvons nous adresser? Qu’est-ce qui les intéresse ? En d’autres termes, il est important, lorsque l’on parle des jeunes, de marquer l’époque à laquelle les jeunes s’adressent aujourd’hui.

En ce qui concerne l’IOM, je pense que c’est un mouvement formidable. D’abord parce qu’il rend l’EOL responsable des transferts qu’elle a générés pendant si longtemps dans tout le pays. Sous transfert, ils étaient impliqués dans l’École, mais ils n’avaient pas la responsabilité de faire École dans chacun des lieux. En ce sens, il me semble que tout ce mouvement, avec les Délégations, rend l’École responsable des transferts qu’elle a générés au cours de nombreuses années de travail et, en même temps, rend ces collègues responsables de l’expérience de l’École dans les différents lieux.

*Membre de la Comission de la Garantie AMP-Amérique.


Traduit par Lore Buchner.