L’enjeu des simultanées cliniques…et leur dead line : 15 décembre
La métaphore de l’ours et la baleine est décidément pleine de ressources ! A suivre cette référence, d’abord dans les leçons de Freud d’Introduction à la psychanalyse, on y découvre le statut d’un malentendu fondamental propre à nous inspirer pour situer l’enjeu de la clinique psychanalytique et en particulier celui des simultanées cliniques qui se dérouleront durant deux jours, 30 avril et 1er mai 2026, lors du prochain Congrès de l’AMP.
« Chez les névrosés, il y a lutte entre des forces dont quelques-unes ont atteint la phase du préconscient et du conscient, tandis que d’autres n’ont pas dépassé la limite de l’inconscient. C’est pourquoi le conflit ne peut aboutir à une solution. Les adversaires ne se trouvent pas plus face à face que l’ours blanc et la baleine dans l’exemple que vous connaissez tous. Et je crois que la seule tâche de la thérapeutique consiste à rendre cette rencontre possible. »1. Freud y démarque clairement la psychanalyse de l’ambition thérapeutique (soutien explicite, guider, conseiller….) en visant la voie propre de l’interprétation qui fait ex-sister l’inconscient. N’est ce pas une boussole essentielle pour l’écriture et la présentation des cas cliniques ? Loin de récits circonstanciés et à vrai dire sans saveur sur la vie d’un tel ou tel patient, la focale sur l’inconscient et l’opération analytique les rend à leur singularité, bien au-delà de leur particularité, là où ils ne ressemblent à plus personne. La considération de l’inconscient est-elle si évidente en ces temps de déni de l’inconscient ? Ne demeure-t-elle pas une boussole pour décrire d’une langue plus stricte ce qui se dit dans une analyse ?
La seconde référence à l’ours et la baleine retentit étrangement ces jours-ci, au moment même où une attaque sans précédent de la psychanalyse, d’une violence extrême, sous la forme d’un amendement, vient d’être débattue en France. « On dit que l’ours polaire et la baleine ne peuvent se faire la guerre car, chacun confiné à son élément, il leur est impossible de s’approcher. Or, il m’est tout aussi impossible de discuter avec ces psychologues et neurologues qui ne reconnaissent pas les fondements de la psychanalyse et considèrent ses résultats comme artificiels….. Il me semble donc beaucoup plus approprié de combattre les théories divergentes en les confrontant à des cas et des problèmes concrets.»2 Freud l’expose à plusieurs reprises, dans une tonalité admirable : les démonstrations rationnelles ne peuvent rien contre des préjugés. Seules la voie de l’expérience et de la clinique, celle de l’exposition publique, qui vibrent de leur objet a, sont de véritables instruments de combat, à inclure en tout cas dans le calcul stratégique et tactique de nos batailles.
En présentant leur pratique actuelle lors des séances cliniques du congrès , les psychanalystes mettent à l’épreuve les résultats de leur expérience et obtiennent au-delà de l’auditoire présent la reconnaissance du public. L’objectif est d’apprendre à articuler notre pratique toujours plus précisément.
Nous devons poursuivre…..
1 _Amendement 159, en date du 14 novembre 2025, visant à ne plus rembourser tous les actes se réclamant de la psychanalyse ou reposant sur les fondements théoriques de la psychanalyse.
2 _L’amendement a finalement été retiré le dimanche 23 novembre.