Quelles sont les nouveautés de la NEL ?

Raquel Cors Ulloa, Ana Viganó, Viviana Berger, Clara María Holguín
11 septembre 2024

L’École englobe neuf pays d’Amérique latine…

Raquel Cors Ulloa*

La façon dont la présente gestion s’achève me semble comporter trois volets : le redémarrage, l’après-coup et le point de capiton. Le redémarrage, tel que je le lis depuis ma position analytique et ma propre analyse, c’est ce qui vient après une fin. C’est donc la fin d’une fonction qui a été incarnée, mais qui est relancée, rajeunie, réinventée, renouvelée et toutes ces démarches se font non sans reprendre après-coup ce que nous avons vécu avec le conseil, le bureau et l’orientation de l’AMP pendant presque 3 ans de gestion. Le point de capiton, je le lis au terme du parcours qui a impliqué les étapes d’une année zéro dans une École aussi diverse que la Nouvelle École Lacanienne du Champ Freudien. C’est une école qui englobe neuf pays d’Amérique latine, tous différents les uns des autres, 13 sections, chacune avec ses propres particularités, ses propres symptômes, qui enseignent ce qu’est la lecture analytique. C’est donc la particularité d’une École de psychanalystes, qui n’est pas une société analytique, que j’emporte avec moi, avec une énorme gratitude pour la confiance qui m’a été accordée et en espérant que cette marque d’une présidence de l’une des écoles de l’AMP se poursuivra.

*Présidente sortante de la NEL

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2- Plusieurs membres mexicains… formés par la Section elle-même…

Ana Viganó*

<< LE MEXIQUE >> C’est l’une des sections les plus récentes de l’École, qui a pourtant une trajectoire très importante. C’est une section qui s’est développée à partir de nombreux membres migrants venus d’Argentine, du Venezuela, de différents endroits. Mais la trajectoire qu’elle a eue, le désir décidé et engagé de ses membres, de ses associés, les activités de formation, l’orientation de l’école pour cette Section ont été si importants que nous avons déjà plusieurs membres mexicains qui ont été formés par la Section elle-même. En plus de la croissance que cela implique pour la section, les membres mexicains nous apprennent à lire les différents groupes et leurs intérêts qui existent tout au long du pays. Il y a beaucoup de groupes très intéressés par la psychanalyse qui se rapprochent de l’École et comme le Mexique est très diversifié, comme beaucoup de pays de la NEL, les collègues locaux nous apprennent à lire, à transmettre et à mieux nous adresser à ce public pour qu’il se rapproche de l’École et que le chemin vers l’École devienne effectif. Nous pensons que dans plusieurs de ces localités de l’intérieur du pays, nous aurons bientôt des initiatives vers l’École.

Il y a notamment des jeunes qui sont intéressés, des jeunes en formation, ce que nous appelons les amis de l’école, qui gravitent autour de l’école. Nous devons travailler sur la politique de la jeunesse et l’actualiser, prendre la chose très au sérieux lorsque nous nous adressons aux jeunes. À Mexico, nous avons beaucoup à faire et devons être capables de tendre la main et de parler ce discours de l’autre, en termes de jeunesse, afin de pouvoir attirer ces désirs qui sinon seront cooptés par d’autres orientations. Les jeunes, s’ils ne trouvent pas la psychanalyse sur leur chemin, trouveront très probablement une autre voie en termes de traitement, de santé mentale, de psychologie et de psychiatrie. Il faut arriver à temps et réveiller ce désir latent.

*Trésorière du conseil d’administration et conseillère de NEL

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3- L’Institut, en tant que partenaire de l’École…

Viviana Berger*

L’une des grandes nouveautés de l’INES, et je pense qu’il s’agit d’une nouveauté structurelle pour l’Institut, est qu’historiquement, le président de la FAPOL était le directeur de l’INES. Cela a été le cas pendant de nombreuses années et il n’y a jamais eu de directeur de l’INES qui soit membre de la NEL, parce que le président de la FAPOL ou les présidents qui l’ont précédé n’étaient pas membres de la NEL. Mon mandat a donc marqué cette coïncidence, à savoir qu’un président de la FAPOL membre de la NEL a pris le relais. Cela s’est accompagné d’un, disons d’un redémarrage, d’une refondation de l’École, qui a forcément affecté l’Institut, car nous savons que l’Institut, en tant que partenaire de l’École, n’a pas été épargné par tous ces mouvements qui se produisaient.

Je me souviens qu’à l’époque, Angelina avait eu la gentillesse de nous orienter sur la manière dont ce processus de renouvellement allait être mené afin de clarifier les coordonnées des mouvements qui devaient être faits pour que l’Institut puisse également se renouveler, se mettre à jour et être non seulement à jour avec l’École et son mouvement, mais aussi avec les symptômes et les obstacles qu’il rencontre comme toute structure. À partir de là, nous avons entamé un processus très intéressant, un processus long et ardu jusqu’à aujourd’hui. Il y a une rénovation totale, mais il y a quelque chose qui ne change pas, INES est INES, c’est comme le bateau de Thésée avec toute cette rénovation, avec ses structures, avec son règlement et avec tout ce qui se déroule.

*Directrice de l’INES et ancienne présidente de la FAPOL

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4- Nous sommes désormais orientés par l’AMP … la politique jeunesse

Clara María Holguín*

<< LA COLOMBIE >> Dans le cas particulier de la NEL en Colombie, il y a trois sections qui travaillent, la section de Bogota à laquelle j’appartiens, la section de Medellín et la section de Cali. C’est très intéressant parce qu’avec le renouvellement de la NEL, depuis sa légalisation et son changement statutaire, nous avons été autorisés à exister dans un État de droit et cela a commencé à avoir des effets sur les sections. Et d’abord par le nom, nous ne sommes plus des sièges, nous sommes des sections, c’est-à-dire que cela nous implique en tant que partie de l’École et nous engage à un travail transférentiel orienté vers l’École. Cela me semble absolument important.

Je dirais qu’en général, dans la NEL en Colombie, il y a deux points très forts sur lesquels travailler, l’un en relation avec une question sociale et politique : comment la psychanalyse peut-elle avoir un impact sur le champ de la politique ? C’est une question sur la formation, notamment des plus jeunes qui commencent à s’autoriser. Il me semble que c’est une question sur laquelle nous travaillons d’une manière ou d’une autre dans les différentes sections. L’autre point très important, également lié au redémarrage de la NEL, est celui des communautés de pays, le travail des communautés, en particulier en Colombie, qui concerne la manière dont la NEL commence à apparaître en termes de développement, de croissance, mais aussi en termes de possibilités de vectorisation vers l’École.

Le mouvement qui a été généré statutairement a un impact sur l’articulation entre l’Un qui nous guide avec un conseil constitué et les sections, et ce qui est le multiple de notre École. Nous avons pu avoir des conversations au niveau de l’ensemble de la NEL pendant ces 3 ans, et cela a impliqué de ma part un travail avec le Conseil, afin que la lettre de cadrage du Conseil de l’AMP soit mise en œuvre.

Enfin, la politique qui nous guide à présent depuis l’AMP est la politique jeunesse, pour laquelle je pense que les membres sont concernés, se demandant comment nous pouvons accueillir les jeunes, comment nous pouvons orienter ce travail. Ce sera une énorme responsabilité, mais aussi une opportunité, une fois de plus, pour la croissance de la NEL.

*Conseillère sortante de l’AMP

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5- Quelle heure est-il ? … Portes ouvertes…

Ana Viganó*

Merci beaucoup, Mondō. En effet, après le temps que nous avons appelé «le redémarrage de la NEL», et qui a demandé beaucoup de travail, est venu un temps de grande introspection pour envisager l’École que nous avions et l’École que nous voulions. Nous sommes maintenant dans un temps différent. Nous le disons, en reprenant une phrase de Jacques-Alain Miller lorsqu’il cite Quevedo : quelle heure est-il ? Est-ce l’heure de l’École ? C’est toujours le temps de l’École. C’est le temps de la NEL par rapport aux Écoles de l’AMP et l’École Une. Comment faire le temps de l’École et de l’Un de l’orientation ? Appréhendons l’heure de la NEL en ce moment. Nous quittons le moment de l’introspection pour un moment d’ouverture, que nous appelons aussi « Portes Ouvertes », ouvertes au Champ Freudien, ouvertes à la communauté analytique de l’Orientation Lacanienne et ouvertes aussi à la possibilité de croissance dans la région.

Nous avons reformulé le Séminaire de L’École dans la perspective des Journées de L’École. Les invités internationaux articulent, dans le même Séminaire, le thème de travail articulé avec les Journées de l’École, c’est-à-dire que tout au long de l’année nous travaillerons sur un programme qui va dans la même direction. Sous la forme d’un Colloque-Séminaire international, nous lisons le cas Schreber et aussi « D’une question préliminaire ».

Nos journées porteront sur le corps dans la psychose. Dans ce séminaire, nous essayons de trouver un meilleur équilibre entre présence et virtualité. La virtualité nous aide à fonctionner dans la vie quotidienne de l’École, elle nous permet de faire beaucoup de choses, mais en même temps nous avons besoin d’un équilibre. Pour que l’Un de l’École se matérialise quelque part, nous avons choisi les villes de Santiago du Chili, Caracas et Mexico, où il y a une forte présence, et nous avons demandé que la transmission du zoom ne soit pas reçue seulement individuellement, mais aussi à travers des points de connexion dans les 13 sections de l’École. Il y a 13 sections, 2 initiatives d’École et aussi des portes ouvertes où il y a des groupes de travail en transfert.

L’École va organiser sa première journée de cartels. Nous n’avions pas eu de journée qui réunissait l’École en présence et en virtualité comme nous allons le faire le 1er novembre à Bogota avant la journée. Enfin, nous aurons une nouvelle série pour la revue Bitácora Lacaniana, inspirée par l’orientation de Jacques-Alain Miller, elle s’appellera « Lire Lacan », pas sans Freud, lire Lacan et l’un après l’autre nous parcourrons les Séminaires de Lacan.

*Présidente de la NEL

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Édition par Eduardo Vallejos // Traduit par Guillermina Laferrara