Entretiens d’actualité des Écoles
Mondō: Bonjour, SLP. Nous sommes avec la présidente de la SLP CF, Laura Storti et le conseiller de l’Association Mondiale de Psychanalyse, Carlo De Panfilis. Première question : Quel aggiornamento pour la SLP ? Qui veut commencer ?
En ce qui concerne l’aggiornamento, il faut comprendre comment les trois instances peuvent sarticuler : les instituts, le siège de l´École et les secrétariats.
Notre école est la seule des sept écoles de l’AMP pour qui, ces dernières années, non seulement il n’y a pas eu d´augmentation des demandes d´homologation, mais il y a une diminution des demandes d’admission en tant que membre. En ce qui concerne les jeunes, il s’agit de soutenir la demande, le nombre de jeunes dans la SLP est très faible, nous devons donc définir les termes qui vont souternir la demande d’admission.
Parmi les participants il y a des jeunes, ce qui n’est pas le cas parmi les membres. Jusqu’à présent il y avait eu temps pour l’entrée dans la SLPcf, d’abord en tant que participant et ensuite, successivement, la demande en tant que membre. Nous allons donc essayer de défaire cet automatisme. Demander à être membre ne signifie pas qu’il faut avoir, auparavant, demandé à être participant. Il s’agit de soutenir, en ce qui concerne les jeunes, la demande en tant que membre.
Quant à la question de nos espaces, la SLP a un siège à Milan, il s´agit de locaux loués où on effectue principalement la gestion administrative, nous pensons que le temps est venu d’acquérir un local qui puisse être un point de rencontre pour l’ensemble de la communauté. L’École est vivante et présente depuis 20 ans et avec sa croissance, sa complexité augmente.
On a l’idée d’augmenter le nombre de conseillers, justement pour établir un dialogue plus constant à propos de ce qu´on doit faire et de l´expansion de notre École. Sur ce point, il y a une controverse, ou plutôt une réflexion sur la question de savoir si le conseil doit continuer à représenter chacun des secrétariats les plus représentatifs de l’École. Faire le pari du principe de permutation pour réguler la logique localiste, la logique des villes, est souvent possible. Pour la logique localiste certains demandent même à rejoindre le secrétariat d’autres villes que celles où ils habitent. La raison en est que, parfois, ils ne sont pas à l’aise dans la ville avec le travail qu´on a fait et ils demandent donc à participer d’un autre secrétariat. Il y a là quelque chose qui montre que l’aggiornamento peut apporter des changements dans ces difficultés locales.
Traduction : Elisa Volante | Relecture Marie Salaun | Révision : Alejandra Loray, Susana Schaer
La NPJ brise un automatisme ….
Mondō : Bonjour, nous sommes avec l’AME de la SLP et de l’AMP, Domenico Cosenza, un jeune participant, Manuele Cicuti et Sebastiano Vinci, conseiller de la SLP. La question : d’où viennent les jeunes en Italie? Qui veut commencer ?
Domenico Cosenza: La plupart des membres de la SLP viennents des instituts de formation du Champ freudien, l’Institut freudien qui a ses sièges à Milan et à Rome, l’IPOL qui a son siège à Turin et l’Institut supérieur d’études freudiennes à Catane et à Naples. De nombreux futurs membres viennent de là.
M: Pour l’entrée des jeunes, quels sont les aspects fondamentaux, les éléments auxquels on ne peut pas renoncer ?
DC: Ces éléments sont l’analyse et, bien sûr, le contrôle. On a pris en considération aussi d´autres élements : les cartels et la participation aux congrès en ayant présenté des cas cliniques. Nous pensons que ce sont des fondements sur lesquels on peut soutenir une demande d’adhésion à l’École. La SLP a une particularité, celle des participants. Cette présence a été portée au fil des ans depuis le moment de la constitution du premier GISEP, le Groupe Italien de l’École Européenne de Psychanalyse.
La nouvelle politique de jeunesse brise un automatisme selon lequel la première demande se faisait en tant que participant et ensuite en tant que membre, cela a conduit de nombreux participants à rester dans le premier niveau de présence. Bien sûr ça brise l’automatisme et pose – à l´École et au jeune – la question suivante : qu’est-ce qu’un membre et si cette place de participant est maintenue, que fait un participant ? Quelle est la différence entre les deux ?
On perçoit que l’École fait un pari sur ce point et je pense que cela aura un effet sur plusieurs jeunes qui sont à un moment de leur analyse qui leur permet de faire ce passage. Il y a une volonté forte de donner une place aux jeunes. La question «d’où viennent les jeunes ?» ne suffit pas, si ce désir déterminé se retrouve chez les membres de l’AMP, il faut se poser la question «comment rendre la psychanalyse intéressante pour les jeunes qui vont entre, éventuellement, dans le champ freudien ?»
Manuele Cicuti : J’ai commencé la psychanalyse à partir d’un intérêt théorique pour la psychanalyse appliquée aux institutions, en tant qu’éducateur, puis cela s’est mêlé à mon symptôme et j’ai cherché un analyste pour demander une analyse.
Traduction :Jesica Varela ; Relecture Marie Salaun Révision : Alejandra Loray, Susana Schaer
…le virus Lacan….
Mondō: BonjourAntonio, bonjour Mary. Nous sommes avec l´ AME de la SLP et de l’AMP, Antonio Di Ciaccia et la coordinatrice des laboratoires sur la question trans, Mary Nicotra. Une première question : Qu´est ce qui fait Un pour la SLP? Qui veut commencer ?
Antonio Di Ciaccia: La SLP doit transmettre à tous ceux qu’elle rencontre, le virus Lacan. Je serais heureux s´il y avait une pandémie de Lacan. Je pense que l’Un, que ce virus, ne se transmet pas à partir de la position du sujet supposé savoir. Le sujet supposé savoir est trop vaste et trop évanescent. En fait, quand Lacan pointe son Un, il pointe la présence réelle de l’analyste, qui est autre chose. Je pense que notre travail à l’École est d’amener, peu à peu, dans la formation qu’il faut faire par rapport aux jeunes, l’importance du sujet supposé savoir et de sa déchéance pour passer ensuite à l’autre aspect à savoir la position d’objet de l’analyste qui est la vérité de ce que Lacan a pointé avec le désir de l’analyste. C’est le Contrôle qui fait Un, le Contrôle est impensable sans l’École. Cet Un peut se décliner au moins à deux niveaux, l’un qui protège l’École Une, qui est l’importance du rapport au discours analytique au-delà de la question des groupes, l’autre point c’est que Lacan rapporte la position du début de l’expérience analytique a l´ Un dans la mesure où c’est l’analyste que l’on est.
Mary Nicotra : Ce qui fait l’Un de la SLP, c’est la proposition de non-uniformité par l’École Une, en laissant la singularité prévaloir. Cela produit un désir d’être avec les autres.
Traduction : Elisa Volante; Relecture Marie Salaun Révision: Alejandra Loray, Susana Schaer